The Dark Eye : Chains of Satinav

Habitué aux styles de jeux plus dynamiques, il m’en aura fallu du temps avant de me mettre au point and click. À la recherche d’une aventure graphique et d’un univers travaillé, j’ai finalement craqué pour ce Dark Eye : Chains of Satinav. Sorti le 22 juin 2012, édité par Deep Silver et développé par Deadalic Entertainment (à qui on doit notamment la série Deponia), ce jeu est inspiré du jeu de rôle sur table allemand, L’Œil Noir. Ne connaissant pas l’univers d’origine, j’exprimerai surtout mon ressenti suite à sa découverte par le biais du jeu. On y suit donc les aventures de Geron, jeune oiseleur ayant la capacité de briser par la pensée les objets fragiles. Considéré pour cette raison comme porteur de malheur par les habitants d’Andergast, sa ville natale, Geron finira par enquêter sur la mort mystérieuse de certains habitants, et la prolifération anormale de corbeaux. Il y rencontrera Nuri, une fée piégée dans le monde des humains par un portail scellé, et possédant la capacité inverse (réparation des objets brisés, à condition d’avoir tous les morceaux). Tous deux partiront dans un voyage sur lequel plane l’ombre du Devin, exécuté quelques années plus tôt et amené à renaître.

Si l’histoire n’est pas toujours transcendante et peine à démarrer, la deuxième partie du jeu se révèlera bien plus soutenue à mesure que les réponses à nos questionnements sont données. Mais c’est surtout l’évolution de la relation entre Geron et Nuri qui est mise en avant tout le long du récit, lui donnant plus d’importance que l’histoire de fond elle-même. De plus, chacun des chapitres qui constituent l’aventure donnera suite à une cinématique retraçant les épreuves rencontrées et la relation actuelle de nos héros. Ce sera également un bon moyen de mettre en garde sur la suite des évènements, chaque segment ayant sa part des lourdes conséquences des actes ou paroles de Geron. Concernant le gameplay, c’est du point and click très classique, à la différence près que la plupart des énigmes mettent en scène les deux pouvoirs des héros, de façon parfois inattendue, permettant aux énigmes de se renouveler tout le long du jeu.

Mais s’il y a bien une qualité indéniable à ce point and click, c’est sa direction artistique somptueuse. Le terme tableau dans un jeu vidéo n’aura jamais eu autant de sens. Chaque niveau a reçu le plus grand soin graphique, et on se retrouve devant l’un des plus beaux jeux en termes de digital painting. C’est simple, le jeu en lui-même est son propre artbook. Seul point noir, les animations des personnages ne suivent absolument pas le reste. Chaque action paraît saccadée, et la mise en scène des dialogues perd un peu de sa superbe. Pour sa défense, c’est dû au fait que les animations ont été réalisée à la main, image par image. Un travail assez fastidieux qu’il faut tout de même saluer, bien qu’à l’écran ça ne rende pas toujours très bien. Les thèmes musicaux sont quant à eux efficaces et collent très bien aux différentes ambiances développées au cours des chapitres (un chapitre correspondant plus ou moins à une ambiance particulière).

Pour une première dans le point and click, j’ai vraiment été comblé par ce jeu, qui arrive à distiller son ambiance grâce à une direction artistique magnifique, qui donne parfois envie de s’arrêter dans les tableaux et de se contenter d’admirer, et une bande son aux thèmes musicaux variés, toujours raccords avec la situation. On se laisse porter par cet univers enchanteur, bien qu’une ombre inquiétante y plane, et on finit par vraiment accrocher à l’univers, même si l’histoire met du temps à se mettre vraiment en place. Une très bonne surprise qui m’a convaincu de jouer à sa suite (Memoria) et m’a laissé un excellent souvenir pour une première expérience. Que vous soyez un habitué du genre, ou bien un néophyte complet, laissez-vous tenter par l’aventure.

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