Escape Dead Island

Sorti de nulle part en 2014, Escape:Dead Island n’a pas fait grand bruit et désormais fait partie de cette foule de jeux intéressants mais délaissés par les gamers. Développé par Fatshark et édité par Deep Silver, cet action-aventure, dont l’histoire se déroule dans l’« univers » de Dead Island, avait pourtant toutes les clés en main pour séduire le grand public, bien que quelques défauts viennent noircir le tableau.

On y incarne Cliff Calo, parti enquêter avec ses amis Linda Waterson et Devan Mavropani sur l’île de Narapela, prétendu foyer d’une infection de zombies. C’est donc dans ce contexte assez classique que notre héros sera amené à visiter une île ensoleillée à la végétation luxuriante, très colorée, d’où mon choix pour écarter le soft du genre survival-horror (ici, seuls les zombies pourraient éventuellement l’y rattacher). Pourtant, l’ambiance y est assez unique, différente encore du « jeu d’origine » (Dead Island premier du nom), soulignée par un rendu cel-shading du plus bel effet. Cela lui donne une véritable identité graphique colorée et vivante, totalement à l’opposé des ambiances classiques de jeux vidéo de zombies. Il reste néanmoins assez classique dans ses choix de level design (tout en évitant les niveaux couloirs), à savoir une grande zone dont chaque « niveau » du jeu est relié, permettant de se rendre à celui de son choix à loisir, même une fois celui-ci terminé. Par contre, action-aventure oblige, certaines zones seront inaccessibles tant que l’objet requis ne sera pas trouvé, comme par exemple un masque à gaz pour traverser certaines zones empoisonnées, ou une hache à barres à mines, pour démolir les portes solides.

On est donc en terrain archi-connu de ce côté-là, même si l’apparente liberté du soft est très agréable, les extérieurs et salles assez vastes renforçant ce sentiment. Côté gameplay par contre, j’ai été agréablement surpris par les choix des développeurs, surtout pour ce type de jeu. En effet, un aspect « discrétion » est disponible, permettant d’aborder les affrontements de manière un peu plus fine, et de limiter le nombre d’adversaires avant de plonger dans la mêlée. Bien qu’un peu particulier à prendre en main, notamment à cause d’une certaine lourdeur dans les coups portés, et de quelques bugs d’animations, le système de combat au corps à corps se révèle très efficace, le ressenti s’approchant très légèrement de celui des Soulsborne, sans pour autant en proposer une approche aussi poussée et complexe. Bien que les armes à feu soient disponibles dans le jeu, celles-ci n’apportent rien de nouveau par rapport aux autres jeux, et on leur préférera les affrontements à l’arme blanche, bien plus plaisants. Le dernier élément de gameplay important du jeu est la prise de photos. J’ai évoqué légèrement le contexte précédemment, notre trio est parti sur l’île à la base pour collecter des preuves sur l’infection de zombies et son origine. Cet élément, bien qu’intéressant, n’a aucune incidence sur la fin du jeu, et servira plutôt de collectable que de véritable objectif de quête. Celle-ci sera finalement classique dans son déroulé, se laissant tout de même suivre sans ennuyer. On y rencontre notamment Xian Mei, l’un des personnages jouables du premier Dead Island, qui sera ici l’une des rares personnes encore vivantes sur l’île.

Le jeu reste néanmoins particulier dans sa manière de raconter son histoire. Notre héros oscille constamment entre réalité et hallucinations (ou rêves, car on le voit se réveiller dans un autre lieu après chaque niveau), ce qui ne sera jamais vraiment expliqué, mais plutôt posé comme la manière du soft de porter le joueur dans son univers. Un autre point étrange est à relever : les personnages n’articulent pas leurs lèvres quand ils parlent, ce qui, si ce n’est pas un oubli (je penche plutôt pour mais c’est étonnant) pourrait renforcer cette impression d’hallucination constante du héros, qui ne sait pas lui-même s’il rêve ou si ce qu’il vit est réel.

Miné par ces quelques défauts qui l’empêche d’être totalement plaisant à certains moments, Escape:Dead Island reste un titre très appréciable, qui se permet au passage d’étoffer le background de Dead Island avec des éléments laissés de côté dans celui-ci, et propose une mise en scène originale, ainsi qu’une ambiance colorée et atypique pour ce type de gameplay (et d’histoire).
En quelques mots : laissez-vous tenter !

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