Knights Contract

Dernier né d’un studio qui a malheureusement fermé ses portes en 2011, Knights Contract est un beat-em all sorti la même année, dans lequel la complémentarité des deux personnages principaux est au cœur du gameplay. Afin de situer le background, l’histoire se passe dans une Europe infestée de monstres en tous genres, un siècle après l’Inquisition et le début de la peste noire. Un clan de 7 sorcières avait pour but de protéger l’humanité, mais l’arrivée de la peste noire en a fait des boucs émissaires.
Elles furent exécutées par Heinrich (notre héros) sous les ordres de Faust, figure populaire du folklore germanique. C’est lors de la dernière exécution que Gretchen, l’une de ces sorcières, maudira Heinrich après s’être faite décapiter.

On retrouve donc notre bourreau un siècle plus tard, le visage ravagé de cicatrices et maniant une énorme faux. Le tout début du jeu est finalement assez plat en comparaison du reste. J’ai évoqué la complémentarité des personnages, eh bien pendant la première moitié du chapitre on ne joue qu’Heinrich, ayant un éventail de combos assez faible et ne pouvant bien sûr pas mourir (il perd juste conscience, il suffit de « masher » le bouton A pour le faire se relever). Cela va heureusement vite changer, quand notre bourreau préféré va croiser la route de la sorcière qui lui a jeté le sort cent ans plus tôt. Il s’avère que les sorcières qu’il a exécutées ont toutes ressuscité, et s’en prennent désormais aux humains pour se venger de leur mort injustifiée. Gretchen est la seule à ne pas avoir succombé, et va donc passer un pacte avec Heinrich pour qu’il l’aide à se débarrasser de ses anciennes « sœurs ».

C’est à ce moment que le gameplay du jeu se révèle vraiment. La plupart du temps, nous ne contrôlerons toujours qu’Heinrich, mais il est désormais possible de lancer des sorts avec Gretchen, améliorables et chacun adaptés principalement à certains types d’ennemis.
Leurs effets sont souvent dévastateurs, et il est possible de déclencher des finish moves avec chacun, une fois que la santé du/des ennemi(s) descend en dessous de la moitié. Plusieurs sorts optionnels sont à trouver à travers les 20 chapitres que composent le jeu, en plus d’équipement pour Gretchen (plus de santé, rechargement de sorts plus rapide, …). En chemin, vous trouverez également des pages à collectionner afin d’en savoir plus sur l’univers et les personnages.
La sorcière, à la différence du bourreau, étant mortelle, il sera important de faire bien attention à ses points de vie, d’autant plus que la plupart des adversaires peuvent l’attraper, ce qui lui occasionne des dégâts sur la durée. Imaginez qu’Heinrich se retrouve découpé en morceaux, il se pourrait que le temps qu’il se reconstitue Gretchen soit déjà morte, ce qui équivaut à la mort de son personnage dans les autres jeux. Là encore, le jeu fait preuve d’une originalité bienvenue, même si cela peut parfois paraître frustrant de la voir se faire tuer lentement, sans avoir la possibilité de faire autre chose que taper furieusement sur le bouton A en espérant arriver à temps. De même, pour se soigner mutuellement, Heinrich doit porter Gretchen, ce qui l’empêche de se battre. Si un sort est lancé à ce moment, Heinrich lâche Gretchen. Cette neutralité forcée s’applique donc aux deux personnages.

Nous avons abordé les combats classiques, passons maintenant aux boss, la principale attraction de ce jeu. En effet, un soin tout particulier leur a été apporté, notamment en termes de design, mais pas seulement. Chaque boss devra être éliminé avec une tactique différente, certains sorts seront plus efficaces que d’autres et la mise en scène se renouvellera également. A noter qu’une série de QTE se déclenchera une fois qu’ils n’auront plus de points de vue. Dans les faits, les enchainer sans erreur rend les scènes vraiment classes, mais le timing requis est tel que vous devrez souvent recommencer plusieurs fois afin d’avoir la bonne combinaison de touches. Bien sûr, en cas d’erreur une partie de la vie du boss lui est restituée.
Ces QTE très courtes sont l’un des seuls points noirs du soft. On pourrait féliciter l’envie de complexifier l’achèvement des boss et d’enfin offrir des vrais QTE, mais dans les faits le timing est un poil trop court, ce qui a pour effet d’énerver plus qu’autre chose. Dommage, pour une fois que les QTE étaient plus difficile, il faut qu’elles le soient un peu trop.

Enfin, passons au design. Globalement, c’est en dessous des productions concurrentes. L’aliasing est omniprésent et certaines textures apparaissent comme grossières. Mais d’un autre côté, la direction artistique le sauve largement. Il a réussi à développer une vraie identité, et même si le level design n’est pas toujours au top, les chapitres deviennent de plus en plus inspirés et contemplatifs, ce qui nous fait vite oublier les quelques défauts précédemment cités.
Pour conclure, ce n’est pas le jeu de l’année 2011, mais il ne mérite certainement pas les notes qu’il a reçues. C’est un beat’em all plus que correct, qui apporte son lot de bonnes idées et se permet même d’être assez long pour le genre (compter entre 15 et 20 heures pour l’histoire) .

Le jeu se trouvant en occasion pour moins de 10€, vous ne risquerez pas de vous ruiner, et serez peut-être même surpris vous aussi.
Laissez-vous tenter par l’aventure !

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